3 obligations de l’Etat belge dont l’échéance est assez proche, en attendant le Van Pet'
La rémunération des comptes d’épargne paraît bien maigre aux yeux de beaucoup, d’autant que la banque centrale européenne rémunère le dépôt au jour le jour des liquidités bancaires à hauteur de 3,50% depuis le 21 juin dernier. Dans une tentative d’inciter les banques à se montrer plus généreuses, notre ministre des finances, Vincent van Peteghem, a promis pour la rentrée de septembre l’émission d’un nouveau bon d’état belge à un an, qui offrirait (sous conditions à confirmer) un rendement net de 2,7%. Des options aussi attrayantes existent déjà dans le marché.
Le compte d’épargne : une forme de placement de ses liquidités
Avantages du compte d'épargne
Comprenons tout d’abord correctement le compte d’épargne. Il ne constitue pas un investissement, mais une forme de placement de ses liquidités. Il offre l’énorme avantage de la disponibilité et de la gratuité. Autre gros avantage, le précompte mobilier qui s’y applique est réduit à 15%, quand il trouve à s’appliquer (toute perception d’intérêts inférieure à 980 euros par an est exonérée de précompte), alors qu’il est généralement de 30% pour les autres formes de placement. Le compte d’épargne est sûr. Dans le pire des cas, c’est-à-dire en cas de défaut bancaire, les premiers 100.000 euros placés sont couverts par le fonds de garantie. Pour le surplus, si votre épargne est placée dans une banque systémique (i.e. dont la faillite provoquerait un séisme économique), il sera moins coûteux à l’Etat de nationaliser la banque que de dédommager les épargnants et subir une récession carabinée.
Rémunération d'un compte d'épargne
La rémunération d’un compte d’épargne se compose d’un taux de base et d‘une prime de fidélité. Le taux de base n’est pas garanti. Il fluctue dans le temps. S’il est orienté à la hausse ces derniers mois, il peut aussi se retourner et baisser. Le taux de la prime de fidélité est, lui, acquis pour un an, pour les montants qui ne quittent pas le compte d’épargne dans les douze mois. Dans le meilleur des cas, c’est-à-dire pour tout montant bloqué pendant au moins un an, la rémunération d’un compte d’épargne fluctue actuellement entre 0,25% et 1,25% au sein des 4 grandes enseignes bancaires belges. Si on ne retient que le taux de base, celui-ci s’élève actuellement entre 0,15% et 0,50%. On peut toutefois espérer qu’il monte un peu dans les prochains mois (avant de redescendre dès l’an prochain comme le suggèrent plusieurs économistes ?).
Pourvu que l’on accepte de bloquer son épargne pendant ne fût-ce qu’un an, il y a mieux et pas plus risqué dans le marché.
L’obligation : un investissement plus rentable
Contrairement au compte d’épargne, le placement obligataire constitue un investissement, soit l’achat d’un instrument financier. Si on s’en tient au moins risqué, son rendement net dépasse 2%. Il peut dépasser 3% si on accepte de bloquer son capital pour un an. Grosse différence avec le compte d’épargne, la valeur d’une obligation fluctue au gré des conditions de marché. Il faut donc bien choisir celle dans laquelle investir. Quatre principaux risques sont susceptibles d’affecter un placement obligataire : le risque de change, le risque de crédit, le risque de taux et le risque de liquidité. Ces risques peuvent être mitigés, voire carrément annulés.
Le risque de change
On peut chercher à obtenir un meilleur rendement en achetant une obligation émise dans une autre devise, tel le dollar américain, dont les taux d’intérêt du marché seraient plus élevés. Toutefois, ce faisant, on s’expose à un risque de perte en capital si la devise en question se déprécie face à l’euro. Pour ne pas avoir à subir ce risque, il suffit de n’acheter que des obligations émises en euro.
Le risque de crédit
Un risque potentiellement important concerne l’émetteur de l’obligation. En effet, acheter une obligation émise par une entité, généralement un Etat ou une entreprise, revient à prêter de l’argent à cette entité. Il convient dès lors d’être sûr que celle-ci sera en mesure d’honorer ses engagements, à savoir payer les intérêts périodiques et le capital à l’échéance de l’obligation. Ce risque peut être très fortement limité, voire carrément annulé, en prêtant à un émetteur solide. Il est nul, par exemple, si on prête à l’Etat belge.
Le risque de taux
Le risque de taux concerne l’effet qu’un mouvement de taux d’intérêt a sur la valorisation d’une obligation. Entre son émission et son remboursement final, une obligation peut s’échanger sur le marché dit « secondaire » à une valeur différente de sa valeur nominale. Son cours sur ce marché fluctue en fonction du niveau des taux d’intérêt du moment. Le sens de cette fluctuation est opposé au mouvement de taux (i.e. le cours de l’obligation monte quand le taux baisse et vice versa) et l’amplitude de cette fluctuation est proportionnelle au mouvement de taux (plus le taux monte, plus le cours de l’obligation baisse) et à la durée de vie résiduelle de l’obligation (i.e. plus l’échéance de l’obligation est lointaine, plus le cours de cette obligation est sensible aux mouvements de taux d’intérêt). Pour avoir une idée de la dépréciation subie par une obligation à la suite d’une hausse des taux d’intérêt, vous pouvez estimer très grossièrement que l’obligation perd, en points de pourcentage, sa durée de vie résiduelle en années par point de pourcentage de hausse des taux d’intérêt pour un placement d’échéance équivalente.
Le risque de liquidité
On vient de le voir, les taux d’intérêt du marché déterminent la valeur des obligations. Toutefois, encore faut-il trouver acheteur de l’obligation dont on voudrait se défaire. Au plus les candidats acheteurs sont nombreux, au plus le prix proposé par ceux-ci sera proche du prix théorique de marché. À l’inverse, si les candidats font défaut, le vendeur devra accepter un prix déprécié pour attirer ne fût-ce qu’un acheteur. Ce risque est réel quand il s’agit de petites émissions d’entreprises (e.g. nominal emprunté inférieur à 300 millions). En revanche, quand on parle de l’Etat belge, qui s’endette par milliards, le risque de liquidité est extrêmement réduit.
Conclusion : pourquoi envisager les obligations de l'État belge ?
Des milliards d’euros dorment sur des comptes d’épargne pendant des années « pour le cas où, on ne sait jamais ». Dans ce cas-là, on peut se permettre d’investir dans une obligation relativement courte de l’Etat belge pour doubler voire tripler le rendement de son compte d’épargne avec le risque que si le « cas où » se présente, on doive vendre en perdant peut-être le surplus de rendement escompté.
En attendant le bon d’Etat belge à un an de la rentrée promis par notre ministre des Finances, voici, pour vous faire une idée de ce que le marché secondaire propose, 3 obligations de l’Etat belge dont l’échéance est assez proche.
Emetteur | Coupon | Echéance | Cours indicatif | Rendement (rdt) à maturité | Rdt à maturité net de précompte | Rdt à maturité net de précompte et de frais d'achat (1%) |
Royaume de Belgique | 2,6% | 22.06.2024 | 99.29% | 3,41% | 2,63% | 1,50% |
Royaume de Belgique | 0,5% | 22.10.2024 | 96.6% | 3,38% | 3,22% | 2,39% |
Royaume de Belgique | 0,8% | 22.06.2025 | 95.76% | 3,14% | 2,90% | 2,35% |
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